SESSION DE L’ASSEMBLÉE DU CONSEIL DEPARTEMENTAL DE L’AIN
LUNDI 26 SEPTEMBRE 2022
QUESTION AU PRESIDENT DE GUY LARMANJAT
RELATIVE AU TOURISME ET À LA MOBILITÉ
Monsieur le Président, Mes chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
La rentrée a remplacé les vacances, les nombreux touristes ont quitté notre département, l’automne commence à s’installer, c’est donc la saison qui permet de dresser les bilans en particulier celui du tourisme. La cité médiévale de Montcornelles aurait pu devenir une porte d’entrée touristique de notre département. Malheureusement, personne ne comprend où en est ce dossier. Nous vous avons suivi quand vous avez souhaité soutenir et financer le projet à ses débuts. Au total ce sont près d’un million d’euros d’argent public qui auront été dépensés par différentes collectivités. Il s’agit donc d’un sujet sérieux. En mars 2022, nous apprenons que la Société coopérative d’intérêt collectif était en liquidation. En toute hâte, vous avez demandé à l’assemblée départementale de s’engager dans une association ou une forme juridique encore non définie sans aucun statut. Une demande d’engagement de votre part, sans même savoir qu’elles pourraient être, demain, les conséquences financières pour la collectivité. Deux mois plus tard, lors de la décision modificative un déblocage de 100 000€ a été inscrit pour ce site. Encore une fois, nous avions demandé des éléments concrets en termes juridiques, budgétaires ainsi qu’un plan d’affaire. Par voie de presse durant l’été, vous avez affirmé qu’après réflexion vous refusiez de recapitaliser la SCI car, je vous cite « avec un montant de 100 000€ cela aurait été un pansement sur une jambe de bois qui n’aurait couvert que les salaires pour 3 mois uniquement ». Vous faites donc inscrire des sommes au budget de l’assemblée pour vous rendre compte deux mois après que cet argent n’était pas utile.
Tout l’été, la cité de Montcornelles est restée close. Mais finalement vous avez souhaité son ouverture pour 3 week-ends d’animations et de découvertes autour de l’univers des Rougemont en recrutant 3 ex-salariés. Ces zigues et ces zagues dans la conduite de ce dossier nous paraissent complètement contre-productif et désespèrent les bénévoles et donateurs qui se sont investis sans compter depuis dix ans dans ce projet. Oui, Montcornelles est un site d’échange et de passage des savoirs. Il peut apporter une richesse importante et faire venir des touristes dans notre département mais NON, nous ne pouvons pas continuer à avancer à tâtons. Nous demandons, Monsieur le Président, qu’une étude soit lancée sur la viabilité du site avec des propositions de plusieurs hypothèses de plans d’affaires. Nous souhaitons aussi que les donateurs et les bénévoles puissent trouver une place légitime dans le fonctionnement. Lorsque ces éléments seront présentables alors nous pourront collectivement juger d’une intervention financière départementale.
Non loin d’Aranc, une autre occasion manquée nous est apparue cet été. C’est avec regret que nous avons constaté la non-ouverture de la Cuivrerie de Cerdon. Elle avait été conçue comme outil stratégique phare du développement touristique aindinois. Or l’été est passé et l’inauguration ne semble toujours pas poindre.
Peu de communication officielle n’a transpiré sur ce sujet cet été mais il nous savons qu’une entreprise a fait défaut sur le chantier et que nos agents de la régie sont réquisitionnés pour poursuivre les aménagements. Alors, Monsieur le Président, dites-nous où en sont les travaux et quand pourrons-nous inaugurer ce lieu que vous avez tant promu ?
Nous sommes d’ailleurs toujours interrogatifs sur la méthode qui consiste à mutualiser les moyens, notamment humain, avec le musée des soieries de Jujurieux qui apparait à nos yeux comme le dit l’expression : déshabiller Pierre pour habiller Paul. Là-dessus, c’est avec constance que nous avons dénoncé les coupes drastiques que vous avez opérées sur les politiques culturelles à votre arrivée en 2015. Pourtant nos sites départementaux et particulièrement nos musées peuvent jouer un rôle majeur dans l’attractivité touristique. Nous attendons depuis des années une feuille de route claire et ambitieuse sur nos musées. Vous avez par exemple souhaité refonder le musée de la Bresse avec un nouveau nom le Domaine des Saveurs. Pour autant, cet espace aux potentialités incroyables n’est toujours pas devenu un lieu où le sens du goût est stimulé pour les visiteurs. Nous sommes au milieu du gué. C’est toute la question des projets de ces fleurons muséaux, dans lesquels la collectivité a tant investi par le passé, que nous devons travailler. Quand allons-nous travailler en commission puis en session à une feuille de route et ainsi pouvoir juger les moyens que vous souhaitez y consacrer ?
Je citais à l’instant le travail que nous appelons de nos vœux en commission. Sur un autre sujet, les conseillers départementaux ont cette fois-ci été convoqués : il s’agit du schéma départemental de mobilité. Sur cette question vous avez commencé le chantier tambour battant en 2021 multipliant les réunions et nous demandant d’être auditionnés très rapidement à l’échelle des SCOT Schéma de cohérence territoriale. L’enthousiasme des premiers jours s’est assez rapidement estompé et aujourd’hui nous nous interrogeons sur la volonté politique d’avancer sur ce plan qui serait une occasion d’être ambitieux sur les mobilités pour nos habitants. Or nous apprenions la semaine dernière en conférence des présidents d’EPCI que ce schéma ne serait pas présenté avant l’automne 2023. Vous nous avez rappelé que nous sommes en train de vivre une crise énergétique majeure, que les prix à la pompe n’ont jamais été aussi haut hors aide de l’Etat, il serait temps pour le département qu’il puisse agir. Nos tènements fonciers le long de nos routes départementales sont un outil existant formidable qu’il faut saisir. Nous réaffirmons ici, comme nous le faisons depuis le début de l’année que le Conseil départemental doit s’investir maintenant sur la question des véloroutes. Nos routes sont insuffisamment sécurisées pour être utilisées par des vélo dans la mobilité du quotidien. Or de nombreux aindinois pourraient éviter certains déplacements en véhicule si on leur donnait de bonnes conditions pour se déplacer en vélo.
Rappelons que le vélo électrique est en train de révolutionner les modes de déplacement car il permet avec peu d’effort physique de réaliser des distances. Nos villes et nos cantons doivent être connectés par le biais de voies cyclables qui pourraient suivre nos routes départementales pour créer un grand réseau primaire de véloroute. Les intercommunalités et les communes pourront ensuite se raccorder à nos efforts et offrir un nouveau service public utile aux habitants en cette période de crise de l’énergie.
Mais les véloroutes sont aussi un outil de rayonnement touristique, cela fait écho à mon propos introductif. Nous le savons les cyclotouristes dépenses leurs euros dans les départements qu’ils traversent en nuitées, en restauration et en produits culturels et touristiques.
Nos agents des routes, bourrés de talents, sont les fonctionnaires, parmi toutes les collectivités, les plus à même de travailler sur ce projet et c’est donc bien au Département de s’atteler à cette tâche. Nous avons une occasion unique de nous démarquer, de briller, d’anticiper sur l’avenir et d’être utile aux habitants dans la limite de nos compétences.
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